"quelques instants plus tard, une grande dame, coiffée de cheveux comme je n'en avais jamais vu jusque-là, non pas noirs ou bruns, mais jaunes, était venue nous ouvrir. mon père échangea quelques mots avec elle, mais dans une langue que je ne connaissais pas. après quoi, la dame aux cheveux étranges prononça mon prénom avec un mauvais accent, puis ce mit à me parler dans cette même langue bizarre. je levai les yeux vers mon père, certaine qu'il s'agissait là d'une de ces farces dont il était coutumier. il avait du se concerter avec cette créature mystérieuse aux cheveux jaunes pour me parler en charabia. cette pensée me rassura: bientôt, ils allait tous les deux s'exprimer normalement. mais mon père et la dame, qu'il me désigna comme mon institutrice, ne donnait pas l'impression de s'amuser. ils poursuivaient au contraire leur conversation incompréhensible avec un air sérieux qui me frappait d'autant plus que mon père ne l'arborait presque jamais, sinon, précisément, lorsqu'il voulait me jouer un tour. j'eus soudain envie de pleurer."
in le meilleur des jours * yassaman montazami * sabine wespieser éditeur
Sem comentários:
Enviar um comentário